UX et TYPO3 : les défis des cinq prochaines années

La maturité UX d'un produit peut être évaluée selon six niveaux, allant de l'état absent à l'état orienté utilisateur. Un niveau de maturité est évalué selon quatre axes principaux : la stratégie, la culture, les processus et les résultats.

Lorsque nous avons créé l'équipe UX, nous avons jugé que le produit TYPO3 était au niveau 3, ce qui est un excellent niveau pour un projet open source sans équipe UX dédiée.

Il n'y avait pas d'image globale de l'UX, ce qui est tout à fait normal puisqu'il n'y avait pas d'équipe UX pour la construire. Cependant, la culture de l'organisation a toujours considéré l'UX comme un sujet agréable à traiter et les développeurs ont souvent pris soin de cet aspect dans leurs nouvelles fonctionnalités. Les processus ont été construits pour maintenir et améliorer le produit existant, sans que les étapes de l'UX soient intégrées au flux de travail. Là encore, c’est logique et normal, compte tenu de l'absence d'équipe dédiée. Il n'y avait pas d'indicateurs pour suivre les résultats des changements d'interface sur le plan de l'ergonomie.

Pour gérer l'aspect exécution de l'expérience utilisateur d'un produit, nous avons besoin de personnes, de processus et d'outils. Mais sans stratégie, nous ne sommes capables que de régler les problèmes d'UX, d'améliorer les fonctionnalités existantes et de réagir aux problèmes existants. Sans vision d'ensemble, nous passons à côté du sens de toutes nos décisions en matière d'UX.

Nous perdons du temps et des ressources en travaillant sur des morceaux indépendants d'un produit sans converger vers une direction bien définie. Sans stratégie globale en matière d'UX, nous pouvons probablement améliorer certains éléments de l'expérience utilisateur, mais un excellent module de liste ou un puissant système de traduction ne feront jamais un bon système de gestion de contenu dans son ensemble.

La stratégie UX est la base sur laquelle nous trouvons un sens à l'exécution. La vision nous dit où nous voulons aller et surtout pourquoi. Ensuite, nous pouvons fixer les objectifs et voir comment nous y parvenons. Enfin, nous pouvons établir un véritable plan, et décider qui fait quoi et quand

Avez-vous déjà entendu parler de Kaizen ? Pour ceux qui ne le savent pas, voici une définition très courte : Le mot japonais kaizen signifie « changement pour le mieux », c'est un ensemble de méthodes d'amélioration continue qui consiste à effectuer des changements importants par petites étapes. L'un des outils du kaizen est le 5S. Cette technique est conçue pour l'efficacité et la productivité, tout en assurant un climat de travail agréable.

Comme toutes les méthodes, si elle est suivie à la lettre et sans bon sens, elle peut devenir un tueur de créativité. Ce n'est pas ce que nous voulons faire, nous allons plutôt utiliser cette méthode comme une inspiration et la traduire en un guide pour nos utilisateurs. Le but principal des 5S est de maintenir un espace de travail professionnel agréable et efficace, et c'est exactement ce que nous voulons pour nos utilisateurs.

Le premier S, SEIRI, consiste à renoncer à l'inutile. Par exemple, nous voulons que les éditeurs cessent de conserver les pages et le contenu inutiles et qu'ils cessent de tout cacher au lieu de tout supprimer.

Le deuxième S, SEITON, consiste à ordonner l'utile. Par exemple, un éditeur devrait avoir des boutons d'action ou des modules dont il a le plus souvent besoin et qui sont plus accessibles que les autres.

Le troisième S, SEISO, consiste à conserver un espace de travail frais. Comme il n'y a pas de poussière dans un espace de travail virtuel, en termes d'UX, nous pouvons traduire cela par le maintien d'un aspect et d'une sensation de fraîcheur. Pour que les utilisateurs continuent à apprécier de travailler avec des outils modernes.

Le quatrième S, SEIKETSU, consiste à créer des normes, à guider les utilisateurs finaux pour qu'ils suivent de bons processus. Par exemple, un développeur ne devrait pas se demander comment construire l'interface utilisateur d'un module spécifique, et devrait avoir des composants prêts à l'emploi qui respecteront les normes générales de l'interface utilisateur de TYPO3. Ainsi, les rédacteurs ne risquent pas d'abîmer leur espace de travail à cause d'une interface mal conçue.

Ensuite, le cinquième S, SHITSUKE, concerne le maintien des processus. Par exemple, les rédacteurs pourraient avoir des widgets de tableau de bord qui suivent les dossiers qui n'ont pas été utilisés depuis longtemps et qui suggèrent d'y jeter un coup d'œil.

Le travail d'UX est basé sur des concepts. Lorsque nous voulons créer, améliorer ou modifier quelque chose, nous l'appelons un concept. Nous avons donc commencé à trouver des catégories de concepts (ou thématiques) qui seraient cohérentes avec nos principaux objectifs. Cela signifie que les concepts UX qui ne correspondent pas à ces objectifs ne seront pas notre priorité pour la prochaine version de TYPO3.

Les trois thèmes sont les suivants

• Garder la maison propre, pour aider les utilisateurs finaux à ne pas salir le backend de TYPO3.
• Une meilleure utilisation de l'espace, pour aider les utilisateurs finaux à travailler efficacement.
• Garder un look et une sensation de fraîcheur, pour s'assurer que les utilisateurs finaux apprécient l'utilisation du backend TYPO3.

Une autre tâche à plus long terme, qui se poursuivra au fil des versions, consiste à construire progressivement un système de composants pour les développeurs et les intégrateurs.

Ensuite, au fur et à mesure que les bonnes pratiques seront mises en œuvre dans le backend, les widgets du tableau de bord auront enfin un sens, et aideront les utilisateurs à maintenir la propreté de leur backend TYPO3.